Indices terrestres
daprès le roman dAmélie NothombAdaptation Gabriele Bazzichi
Par la Cie Eventosud
du 29 novembre
au 18 décamber 2005
jeu : Adrienne Butty Bucciarelli
mise en scène, traduction, adaptation et scénographie : Mario Bucciarelli
peintures : Bernard Gressot
costumes : Madeline Golay
lumières : Benoît Michellod
assistanat et régie : Thierry Guillaumin
collaboration artistique : Marina Alexandrovskaya
relations avec les médias : Stella Lo Pinto
Une co-production du Théâtre du Drame et de la Comédie et de l'Oriental-Vevey, scène du bout de la ville
avec l'aide de Lausanne, Loterie Romande, Groupe Rothschild - Arbinter - Omnivalor S.A, Librairies La Fontaine
Existe-t-il actuellement en Russie un véritable contemplatif, un observateur qui saurait écrire un vrai livre sur la faim : un homme qui a faim un homme qui a envie de fumer un homme qui a froid sur un homme qui possède et qui ne donne pas, sur un homme qui ne possède rien et qui donne, sur ceux qui étaient généreux et qui sont devenus parcimonieux, sur les avares dantan devenus généreux et enfin, sur moi : poète et femme seule, encore et toujours seule comme un chêne, seule comme un loup seule comme Dieu au milieu des multiples et diverses pestes de Moscou en 1919.
Je laurais bien écrit sil ny avait en moi une petite volute de romantisme, cette myopie et toutes les particularités de mon être qui mempêchent parfois de voir les choses comme elles sont.
Marina Tsvetaeva
1917 - 1919 : une déferlante sabat sur la Russie en la submergeant dans un bain de sang, de misère, de trahison, de vengeance et de cruauté.
La Sainte Russie se découvre inhumaine.
Marina Tsvetaeva, alors âgée de 26 ans, est emportée par cette vague.
« Indices terrestres » est à la fois un journal et un document historique, mais à travers la narration des faits de sa vie, la poétesse nous amène dans un univers de métaphores, dimages, de symboles qui deviennent autant de moyens de survie, ou mieux, de Résurrection.
Tsvetaeva choisit de raconter son histoire de lintérieur, en étant subjective. Elle défend lart, lartiste, son rôle et sa fonction en utilisant tour à tour la logique, lanalyse, la passion, lintelligence et la poésie.
Blessée par la grossièreté, par la superficialité, par laffirmation que seul ce qui est utile est nécessaire, elle décide de riposter pour revendiquer le rôle central de lart dans la vie de lêtre humain.
Sans art pas de vie pour lâme.
« Lart cest sacré », « sainteté de lart » si communes que soient ces formules, elles ont bien un sens, et il y a bien quelquun qui pense à ce quil dit et qui dit ce quil pense.
Cest à celui-là, un seul entre mille, qui, en toute conscience, affirme la sainteté de lart, que je madresse.
Durant cette période tourmentée, elle ne cherche pas à sauver sa vie, elle se donne un autre but : sauver son âme dartiste.