En haut de l'escalier
de Claudine BerthetAssociation pour la Création théâtrale contemporaine (ACTC)
mise en scène de Anne-Cécile Moser
du 18 septembre au 7 octobre 2007
jeu : Julie Cloux, Anne-Shlomit Deonna, Vincent Bonillo, Michel Cassagne
mise en scène : Anne-Cécile Moser
scénographie : Claire Peverelli
musique : Stephane Vecchione
costumes : Claude Rueger
lumière : Jean-Marie Bosshard
vidéo : Brian Thornay
régie : Nicolas Frediani
maquillage : Nathalie Monod
administration : Claudine Corbaz
Historique
Après avoir écrit « Petits Gouffres » qui obtint le prix de la Société Suisse des Auteurs en 2003, jai souhaité me confronter à nouveau à lécriture, et jai saisi loccasion que donnait la SSA de participer au concours « Textes en Scène » au printemps 2004 avec un projet de pièce de théâtre. Ce projet ayant été accepté, je suis entrée en résidence dauteurs avec trois autres camarades, et nous avons chacun élaboré nos textes, sous la responsabilité du dramaturge Jean-Marie Piemme. Après plusieurs sessions de travail, le parcours sest terminé avec une lecture des quatre pièces au Théâtre de Vidy-Lausanne.
Anne-Cécile Moser, qui était présente ce jour-là, ma dit son intérêt pour « En Haut de lEscalier ».Cest son réel désir de porter le texte à la scène qui ma convaincue que nous pouvions faire un chemin ensemble autour de ce texte. Nous nous sommes vues à plusieurs reprises et chaque fois, cette volonté de monter ma pièce était là, malgré les difficultés inhérentes à ce genre de projet.
Lopportunité de lassociation ACTC créée tout récemment, le choix de ma pièce pour inaugurer cette collaboration entre le Pull Of et la SSA a été une belle occasion pour Anne-Cécile et moi de ne plus seulement rêver de possibles, mais daboutir nous lespérons à une réalisation.
Parcours
Au départ, il y a des souvenirs. Des images. Une petite fille cachée sous une table qui écoute les adultes, un air de musique, une maison, un jardin, un escalier qui monte jusquà une chambre denfant. En haut de lescalier, un enfant écoute les bruits de la maison, regarde par la fenêtre, et voit son père partir pour une destination quon lui cachera longtemps, Il partira et reviendra souvent
De ces zones dombres, de cette absence-présence, de ces phrases saisies au vol, sujets de toutes les interprétations possibles puisque jamais expliquées, jamais vraiment résolues, javais envie de parler. Un point de départ personnel, mais je crois que chacun dentre nous peut sy retrouver. Il y a aussi cette idée du jeu de rôle. Cela permet parfois dexprimer, dans la vie, des choses que lon aurait tendance à taire. Il marrive de le pratiquer, et javais envie que le personnage principal Thomas y ait recours pour essayer de débusquer une vérité insaisissable ou trop violente.
Jaime, au théâtre, jouer avec les formes, utiliser une structure qui ne soit pas linéaire. Mais sans pour autant noyer le sens. Le rendre au contraire suffisamment audible, clair, pour le spectateur.
Etant également comédienne, jaime que les mots ne jouent pas un rôle « décoratif » mais quils soient justes, sans fioriture, avec la nécessité dêtre là, dans ce moment et dans ce souffle-là.
Nous sommes tous, dune manière ou dune autre, habités par la violence. Même si, dans la vie ordinaire, on la cache, on la dompte, on la nie. Jai tenté en écrivant ce texte de lavouer, de la mettre sur scène, cette violence qui est en chacun de nous.
Pouvoir du théâtre qui autorise celui qui se risque à lécriture, de devenir le scaphandrier de son inconscient, et de ramener du fond de son océan personnel ce qui, sans cela, serait resté à létat dépave.