Aujourd’hui, Viala, l’auteur de théâtre, revient en force. Enfin.

C’est lui ou c’est pas lui? La question se lit dans les regards des habitués croisés dans les sous-sols de la gare Cornavin.

Est-ce bien Michel, l’ancien barbu à cheveux longs, cet homme bien mis, bien peigné, bien rasé, en costume du dimanche?

La trogne est la même pourtant, de ces trognes à la Michel Simon, où l’amour, l’alcool, les cigarettes et les passions se sont disputé le territoire. Et la comparaison avec le grand comédien suisse n’est pas fortuite; à sa manière, Michel Viala est un Boudu sauvé des eaux, si ce n’est que ses eaux à lui n’étaient jamais au-dessous de quatorze degrés.


"Rien ne peut nous arriver de plus grave que d'être né, alors jouons !" Audiberti


“Le ciel s’est accroupi sur moi
J’avais le ventre clouté d’étoiles
Ma haine clapotait comme un cœur
Une bulle rose en finissant
Vint éclabousser la nébuleuse dite obscure
(C’est depuis ce forfait qu’on la distingue.)”
Michel Viala.


Extrait de Jeu de Sable
Michel. j'ai cru entendre de la musique...
Erika. ...il est joli ton chapeau, Monsieur
Michel. Il te fait peur mon chapeau ?
Erika. Tu me le prêtes ton chapeau ?
Michel. Oui...Mais fais attention...Ne le laisse pas tomber dans le sable... ça coûte très cher, ces chapeaux.là...
Erika. (elle remplit le chapeau de sable) Je n'avais encore jamais mis de sable dans un chapeau... C'est lourd...
Tu crois qu'une tête, c'est aussi lourd ?
Michel. Une tête ?
Erika. Une tête qui coule...comme de l'eau...
Il n'y a plus rien dans le chapeau... Je suis la reine des sables...
Je suis la reine qui passe...
Tout le monde se met à genoux quand je passe.