La veillée

de Lars Norén
par la Cie Voeffray-Vouilloz
mise en scène de Joseph E. Voeffray et Anne Vouilloz
17 avril au 6 mai 2007

jeu : Jean-Luc Borgeat, Raoul Teuscher, Pascale Vachoux,
Anne Vouilloz

traduction: Amélie Berg, L’Arche Editeur
mise en scène: Joseph E. Voeffray
assistanat: Michèle Grand
scénographie: Daniela Villaret
lumières: Jean-Pierre Potvliege
costumes: Sophie Haralambis
maquillage et coiffure: Johannita Mutter
technique et régie: Maxime Fontannaz
administration: Claudine Corbaz
graphisme: Zivo

“L’amour dont tu parles serait libérateur, il nous permettrait de vivre ensemble... en harmonie... ce que tu oublies, c’est que c’est ta façon d’être qui le rend impossible.”

Dans La Veillée, Lars Norén réunit deux frères dont la mère vient de mourir, empêtrés dans les liens filiaux, vivant tous deux une incapacité tant physique que morale, à garder épouse et enfants auprès d’eux. En somme, la totale déliquescence de deux couples qui n’ont jamais réellement constitué une famille. L’impossible union, l’éternel combat entre ce qui devrait être et ce qui est, le désir exacerbé du vivre-ensemble étouffé par le poids d’une histoire familiale pesante.

A demi-conscients et anéantis par la fatigue, les personnages de Lars Norén délivrent leurs pensées les plus intimes, les plus douloureuses, de celles qui se livrent qu’au seuil de la transgression, de la folie et de ses débordements

La Veillée c’est le Temps en attente de rien, mais dans cette attente se manifeste l’éveil de ce qui jusqu’à ce jour gisait dans le silence. Ce qui s’éveille c’est l’attention et l’écoute et simultanément le bruit et la fureur, les cris et les pleurs qui tentent de les refouler.

Dans cette syncope tient la Veillée, ce Temps suspendu intemporel et intempestif qui révèle les forces qui nous animent, et qui sait? rend possible l’avenir...

Lars Noren “passe au scalpel les sentiments de la nature humaine, sonde extrémités et limites, se joue des névroses dans une relecture trash de Freud et concocte des dialogues cruels et incongrus à la mesure de son prestigieux compatriote Ingmar Bergman, chez qui le drame survient progressivement, alors qu’ici, son action demeure de l’ordre de l’épidermique, de l’insaisissable, ruinant tout sur son passage.” Philippe Beer-Gabel