Le monte-plats
d'Harold Pinter
Cie Eventosud
du 5 au 24 juin 2012
mise en scène : Gabriele Bazzichi
jeu : Gabriele Bazzichi, Roland Vouilloz
Ben et Gus se trouvent dans un sous-sol, dès le lever de rideau ils nous apparaissent comme deux hommes qui cherchent à tuer le temps, en attendant quelquun. La seule chose à faire dans cette situation est de parler, continuellement, inlassablement, flux de parole brusquement interrompu par des silences qui résonnent étrangement. Dialogues plats, répétitifs, dévalorisés
Nous entendons la conversation incohérente, illogique, elliptique de tous les jours, les phrases avec leurs perpétuels retours en arrière, il y a un vide à combler.
Gus questionne Ben, qui ne répond pas, pire, il change de conversation. Le langage obsédant devient, dans une tension extrême liée à lenvironnement, lieu de dispute : doit-on dire : «allumer la bouilloire» et «faire chauffer le gaz» ou «faire chauffer la bouilloire» et «allumer le gaz» ? Progressivement, comme souvent quand on est deux et seuls, lun domine lautre mais cette volonté de domination nest jamais effrayante à cause du caractère comique de la situation dans laquelle ils se trouvent.
Formidable étude de deux personnages, The Dumb Waiter est la plus représentée des uvres de Pinter. Tendu et exaltant, tel que l'auteur la envisagé en 1958, ce petit chef-d'uvre de la menace est désormais devenu un classique et a été mis en scène dans de nombreuses versions différentes. Dans une ambiance de plus en plus électrique, deux tueurs attendent leur victime.