La femme dans le coffre

de Daniel Arasse
L’Organon
mise en scène de Simone Audemars
du 9 au 28 mars 2010
jeu : Hélène Firla et Georges Grbic

mise en scène : Simone Audemars
scénographie : Roland Deville
construction décor & lumière : Yann Becker
assistante à la construction : Aliénor Dauchez
costumes : Thierry Dafflon
administration : Nathalie Hellen

Un homme et une femme se retrouvent à discourir autour du sens à donner à La Vénus d’Urbin, célèbre tableau que Titien a peint en 1538. A qui s’adresse ce tableau ? Que raconte-t-il ? Comment est-il composé ? Chacun y va de son savoir, de ses réflexions, de ses intuitions et cherche à faire valoir ses arguments en rivalisant de prouesses oratoires. A jouer sur la frontière étroite qui sépare le réel de l’illusion, nos deux protagonistes vont être précipités à l’intérieur de la toile et éprouver ce que Titien y a mis en jeu : une érotique de la peinture et sa relation avec le spectateur.

Extrait

… « - Allons ! Vous connaissez les palais vénitiens du XVIe siècle. Vous en avez vu, vous, des palais vénitiens comme ça ?
- Comme quoi ? Qu’est-ce qu’il a qui ne va pas, ce palais ?
- Mais regardez ! Le lit par exemple. Vous avez dit qu’il n’était pas très digne de Vénus, et vous avez raison. Plus encore que vous ne pensez. Regardez-le, ce lit : il a bien l’air d’être posé sur le sol ?
- Evidemment, vous en connaissez, vous, des lits suspendus au XVIe siècle ?
- Non. Ce que je veux dire : les deux matelas ont l’air d’être posés directement sur le pavement. Ils le prolongent.
- Tiens, c’est vrai. Je ne l’avais pas remarqué.
- Dans ces conditions, « Vénus » est couchée sur deux matelas posés à même le sol…
- On dirait, oui, mais c’est absurde. Vous en faites une étudiante qui manque de place dans son studio et qui ouvrirait son lit pour recevoir son petit ami ! C’est ridicule. »…